La mort et les cultes

L'évolution des sépultures et du culte des morts

 Depuis le Moyen âge, dans un contexte d'ignorance et de superstition, l'âme d'un corps placé dans l'église était supposée aller plus vite et plus près de dieu au paradis ; ceci moyennant finance, les places les plus proches du choeur étant les plus chères ; les familles achetaient un caveau à tel emplacement ; leurs enfants et descendants, dans leur testament, 'élisaient leur sépulture dans telle tombe où sont enterrés leurs prédécesseurs", parfois en précisant l'emplacement à l'intérieur de l'église par exemple 'à côté de la chapelle Sainte Catherine" (trouvé dans un testament).

Les corps étaient enterrés sous les dalles du pavement de l'église, dalles soulevées à l'occasion d'un enterrement ; les familles aisées pouvaient faire construire une chapelle sur les côtés de l'église, à l'intérieur d'une église, chapelle dédiée à un saint protecteur, et où étaient ensevelis les membres de la famille ; l'ornement de ces chapelles reflétait la gloire et la richesse des familles.

Un édit de 1776 interdit les inhumations dans les églises pour des raisons de salubrité, mais cet édit n'est pas totalement respecté ; depuis 1950 seuls les archevêques ont eu le droit d'être enterrés dans une église ou cathédrale, par exemple la Cathédrale Saint Sauveur d'Aix en Provence.

Au Moyen âge et sous l'Ancien régime, avec l'évolution de la population et des villes, se développent les cimetières, à la fois lieu béni et sacré, mais aussi lieux de marché ou pâturage pour le petit bétail. Un édit de 1695 fait obligation aux habitants de clôturer le cimetière paroissial. En 1715, la plupart des cimetières de campagne étaient clôturés. D'abord situés dans les villes, à partir de 1730, les cimetières sont transférés à la périphérie des villes pour raison d'infection. Cette coutume n'est définitivement adoptée qu'à partir des années 1780.

Certains actes de sépulture mentionnent l'endroit exact où le corps a été inhumé dans l'église. Il peut s'agir d'une localisation géographique : à main droite en entrant dans l'église ou d'une localisation familiale. Ainsi le jeune Noël Marie est enterré dans l'église, à côté de ses frères, sous le banc de son père... En 1776, une ordonnance de Louis XVI interdit, pour des raisons sanitaires d'ensevelir dans les églises.

Sans verser dans le morbide, et au-delà du recueillement, la visite des cimetières permet parfois de recueillir des informations sur les familles.

La peste


Témoignage d'une épidémie de peste.

A l'automne et l'hiver 1654, les registres paroissiaux des sépultures révèlent un point infectieux aux Amilhats, lieu-dit situé entre Aignes et Nailloux. Des Mirabail habitaient une métairie de Razat qui fut touchée par le fléau.
Retranscription telle quelle :


Nota que dans cette même année

1654 mourru à la méthairie de Razat

aux Amilhats de la peste sont prisonniers (?)

depuis le mois d'août jusqu'au mois

d'octobre, seavoir Jacques Mirabail, sa

femme et une sienne filhe,

bernarde et une sienne filhe, la femme

d'autre Jacques Mirabail frère du premier

et un sienne fille.


Dans le même temps et dans meme cabanne

au même lieu de Razat mourut de

maladie Bernarde Olieu maraye de Jacques

Saques.


Nota encore que dans le mois de novembre

et décembre, Bernard Fayac, sa femme

un enfant et une fille de ______________

mouru de la pest a Blasi (blaise) Olieu

méthairie et Mr Pierre chirurgien de nailhoux

Tout lesqules soyez pour mor après avoir reçu le sacrement de pénitean.